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Tokuso Takashima - Hokkai
15 janvier 2025Un artiste japonais à l’École forestière
Fils d’un médecin, Tokuso Takashima – Hokkai (né en 1850 à Hagui, Nagano – mort en 1931 à Shimonozeki)
D’abord assistant à l’école des mines de Ikuno sous la direction d’un ingénieur français, Coignet (1872-1875), il entre au ministère de l’agriculture du Japon où il réalise des relevés botaniques. Son rapport sur la distribution naturelle des essences forestières au Japon est publié à Tokyo en 1874.
Après un voyage en Europe en 1884 avec Takei, ministre de l’agriculture japonais de l’époque, il expose la carte forestière du Japon à l’Exposition internationale forestière d’Edimbourg (1884). Il est désigné secrétaire-interprète et voyage à cette occasion en France (à Nancy), en Allemagne puis en Italie.
Il est autorisé à suivre les cours de l’École forestière de Nancy en mai 1885 et entre avec la 61e promotion en octobre 1885. Le 2 août 1887, l’école lui délivre un certificat d’études. Il effectuera notamment un stage en Provence qui donnera lieu à un rapport richement illustré.
Au cours de son séjour à l’École forestière de Nancy, il s’attèle à la réalisation de diverses œuvres répertoriées :
- des planches collées sur toile consacrées à la pathologie forestière. Un inventaire en mentionne sept en 1898 ; il n’en reste que quatre aujourd’hui,
- l’illustration « Chêne liège » du frontispice de la 3e édition du « Cours de technologie forestière » de Henry Nanquette, révisée par Lucien Boppe,
- FLICHE (P.) Note sur le genre Ostrya. Bulletin de la Société botanique de France, vol.34, page 171.
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Son passage à Nancy fut l’occasion de nombreux échanges avec les artistes de l’Art nouveau. Il y rencontra ainsi Émile Gallé, Louis Hestaux, Camille Martin et René Wiener qui diffusera ses dessins dans les milieux artistiques nancéiens. Ces récits sont magnifiquement détaillés dans l’article de Yamane I., traduit en 2005 par François Le Tacon.
En 1888, il rentre au Japon, où il devient Directeur des forêts. À son départ, il laisse 98 de ses œuvres à des amateurs nancéiens, outre les planches données à l’École forestière.