
La musique à l’École forestière de Nancy
12 mai 2025Connaissez-vous l’instrument traditionnellement associé aux forestiers ? Il s’agit de la trompe de chasse, à ne pas confondre avec le cor de chasse !
La trompe de chasse est un instrument à vent historiquement utilisé pour communiquer à travers la forêt car il peut atteindre un volume sonore de 110 décibels. Il sert aussi à signaler des évènements ou marquer des moments importants lors de cérémonies.
La trompe de chasse est apparue au 17e siècle dans les chasses royales en Europe. Au 19e siècle, les élèves de l’École forestière de Nancy pratiquaient la trompe de chasse lors des cérémonies ou évènements officiels tels que la prise d’habit annuelle. Le cor de chasse quant à lui est employé pour la musique militaire.
Bien que souvent confondus, ces deux instruments de la famille des cuivres se distinguent auditivement par leur accord : la trompe en ré et le cor en mi bémol. La trompe de chasse possède une pièce intermédiaire entre l’embouchure et le corps, permettant de distinguer visuellement les deux instruments. Dépourvue de valve, la maîtrise du souffle et du positionnement des lèvres est plus ardue sur la trompe, obligeant les élèves sonneurs à s’exercer quotidiennement pour réussir à produire des notes justes.
De nos jours, la trompe de chasse est toujours utilisée lors des rassemblements de la profession, symbolisant l’unité et l’esprit de camaraderie entre les forestiers par-delà les frontières. En France, les sonneurs de trompe sont regroupés au sein de la Fédération internationale des trompes de France qui préserve, développe et valorise cet instrument important du patrimoine culturel.

La Velleda
La Velleda, considérée comme l’hymne des forestiers, est l’une des grandes fanfares incontournables du répertoire des sonneurs. Elle fait référence à une prophétesse, symbole de sagesse et de prévoyance. La chanson a été composée en 1870 par des élèves de l’École forestière de Nancy. La prophétesse est ainsi décrite dans le troisième et dernier couplet :
«Velleda, vaillante et blonde
Druidesse à la serpe d’or,
Nous te voyons vagabonde
Dans nos bois errer encore !
Quoi, ce sourire antique
Ces yeux profonds et charmants
Ce noble front celtique
Seraient à ces Allemands ?
Ne crains rien, Déesse altière
Car chacun de nous dira :
«Pour la vierge forestière,
En avant, pour Velleda !»»
Gustave Huffel lui consacre un article dans la revue Eaux et Forêts de novembre 1926.