
Mycélium : un projet au service des forêts
06 mars 2025Les changements climatiques, de plus en plus présents, causent une hausse de la mortalité des forêts. Les écosystèmes forestiers sont bouleversés et menacés par les contraintes, climatiques ou non, qu’ils subissent. Face à cette situation problématique, Mathieu Penet, étudiant en 3e année du cursus ingénieur en gestion forestière sur le campus de Nancy, a eu une idée… Rencontre avec cet étudiant passionné par les forêts.
Bonjour Mathieu. Avant de nous parler de votre projet, pouvez-vous vous présenter ainsi que votre parcours ?
Depuis tout petit, je suis passionné par les questions liées à la forêt et à sa gestion. Dès le lycée, j’ai voulu vivre de cette passion et en faire mon métier. C’est comme ça que j’ai découvert AgroParisTech et la formation ingénieur forestier. J’ai donc passé un bac S puis j’ai fait un DUT Agronomie à Nancy où j’ai appris beaucoup de choses sur l’agriculture. Mais étant un élève plutôt moyen, je n’étais pas sûr de pouvoir rentrer à AgroParisTech. En parallèle, je me suis découvert un intérêt pour les TEDx. J’ai alors constaté qu’AgroParisTech cherchait des candidats pour intervenir sur la thématique « Explore ton monde ». J’ai candidaté et j’ai eu la chance d’être retenu pour parler de ma passion des forêts ! Cette expérience a été ma porte d’entrée, c’est grâce à ma passion que j’ai pu intégrer l’école et la formation ingénieur.
Comment vous est venue l’idée de ce projet ?
J’ai eu l’idée lors de ma première année à AgroParisTech. Le point de départ, c’est le constat que le dérèglement climatique transforme et bouscule le paysage forestier. Comment faire pour le renouveler alors que la plantation d’arbre est une tâche lourde et qu’il y a peu de main d’œuvre disponible ? J’avais pour idée d’utiliser l’imagerie satellite et l’intelligence artificielle pour améliorer les décisions de gestion sylvicole. J’ai d’abord créé un premier projet, Forest Data, que j’ai soumis au jury « Créativité » organisé par la Fondation AgroParisTech.
Pouvez-vous nous parler de votre projet actuel ?

En deuxième année, des étudiants m’ont contacté sur LinkedIn à propos de mon projet Forest Data. J’ai rejoint leur équipe et on s’est présentés ensemble aux jurys « Maturation » et « Entreprendre » avec un nouveau projet, Mycélium, dont on a été les lauréats. On a ensuite rejoint le Forest’InnLab, la Fabrique de CentraleSupélec et l’incubateur 21st de CentraleSupélec afin d’être encadrés dans le développement du projet. Avec le projet Mycélium, on a développé le principe de la reforestation par drone. Cette technologie permet de larguer des semences forestières enrobées pour optimiser la croissance des jeunes plants, ce qui offre une méthode rapide et efficace pour recréer des écosystèmes durables. On utilise des essences diverses pour créer un écosystème résilient qui s’adapte bien au changement climatique. Notre objectif est de proposer aux forestiers un service moins cher et beaucoup plus rapide que ce qu’il se fait actuellement sur le marché, tout en s’adaptant à chaque projet pour construire des forêts plus résilientes. Pour le moment, Mycélium est en phase de tests. On installe des expérimentations avec des gestionnaires forestiers, les 10 premières plantations auront lieu au printemps 2025. Il faudra attendre plusieurs mois pour voir les premiers résultats et s’assurer que le projet fonctionne afin de commercialiser la solution.
Avez-vous rencontré des difficultés dans le développement du projet Mycélium ?
Oui ! On a en effet rencontré des difficultés techniques concernant l’enrobage des semences forestières, à cause d’un manque d’expériences et de connaissances de notre côté. L’enrobage offre un moyen de rendre le processus de croissance plus rapide et plus efficace, il est donc nécessaire à notre solution. Le procédé d’enrobage est une technique qui nécessite d’avoir un minimum de connaissances, d’où l’importance pour nous d’être bien entourés et accompagnés par le Forest’InnLab et des laboratoires de recherche.
Un dernier mot pour la fin ?
À la vingtaine et diplômé d’AgroParisTech, on prend aucun risque à lancer son projet. Alors il faut foncer, bien s’entourer et persévérer !